Armé de mon appareil photo, je parcours le pays inlassablement pour dénicher les petits trucs intéressants et les grandes
choses qui m'attirent.
Et pourtant, au départ, je ne m’intéressais pas plus que cela à la photographie. J’accompagnais régulièrement un ami fan
d’aviation lors de ses shootings un peu partout dans le pays, et ce, depuis le début de ce siècle.
Petit à petit, je me suis rendu compte que j’aimais cela.
L’exploration urbaine ou urbex, est une activité consistant à visiter des lieux, abandonnés ou non, en général interdits d'accès,
ou tout du moins cachés ou difficiles d'accès.
« Tourisme » d'un nouveau genre, cette activité est malheureusement en plein boum depuis quelques années. La médiatisation et l’effet
de mode sont en train de transformer cette passion confidentielle en hobby du dimanche pour le tout-venant. Et forcément avec les dérives
associées : vols, dégradations volontaires, tags, incendies, des spots noirs de monde, préjugés négatifs sur la discipline, etc.
A l’image de notre belle société, l’exploration urbaine est gangrenée par les mêmes maux, à savoir un esprit de compétition malsain, l’absence
de respect (tant pour les lieux visités que pour les autres urbexeurs) ou encore une soif de reconnaissance qui entraine les deux points
précédents.
C’est triste mais j’ai appris à vivre avec. Et ceux qui ne sauraient pas d’accord avec moi, je les emmerde.
L’exploration urbaine, je l’ai débutée - sans le savoir - au début des années 90.
Visitant châteaux oubliés, égouts et usines désaffectées, j’avais déjà une attirance pour les lieux délaissés. Malheureusement,
à cette époque, les appareils photos numériques n’existaient pas et je n’ai donc gardé aucune trace de ces visites, mis à part
mes souvenirs...
Puis, la flamme de l’exploration s’est éteinte avec la disparition des lieux visités.
Jusqu’au jour où elle s’est ravivée, en 2004, quand je suis tombé par hasard sur un site web américain d’exploration urbaine.
Mais je n’étais que spectateur. Ce n’est que fin 2011 que je suis revenu définitivement dans les friches et autres lieux oubliés.
Une passion de près de 30 ans n’est pas prête de s’éteindre.
Outre les sensations uniques que me procure l’exploration urbaine (être seul au monde, le calme, le silence, l'adrénaline), cette activité
me permet aussi de garder un souvenir d’un patrimoine (artistique, culturel ou industriel) que la modernité s’efforce de faire disparaitre,
ou dans le cas des visites de châteaux ou maisons, d’immortaliser des traditions ou un certain art de vivre que les générations présentes
et futures ne connaitront jamais.
Je n’aime pas la tournure que prend notre société, et l’urbex me permet de replonger le temps d'une visite dans une époque révolue.
Bonne voyure.
Quand vous parcourrez ci-dessous les différentes explorations, vous trouverez une icône renseignant le statut supposé du lieu visité. Le statut des lieux visités sera mis à jour dans la mesure du possible. En urbex, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain.
N'emmenez pas votre famille dans des endroits abandonnés !
L’urbex n’est pas un loisir anodin, on ne part en exploration comme on va à Ikea™ ou à Disneyland™.
Cela sort peut-être des traditionnelles sorties du dimanche mais les risques y sont
nombreux.
Des accidents mortels s'y sont déjà produits !
En dehors de la probabilité de rencontre avec les forces de l'ordre ou, bien pire,
d’individus très peu recommandables, nos visites se déroulent presque toujours dans des endroits rongés par l’humidité et la rouille.
En plus du risque physique (chute, blessures, traversée d’étage, effondrements, etc.), le risque
sanitaire ne doit pas être pris à la légère (tétanos, émanations toxiques, amiante, champignons, etc.).
Bien que cela puisse paraitre un peu présomptueux, les risques que nous prenons sont calculés. Si l’entreprise semble trop
dangereuse, nous renonçons.
Soyez intelligents.
Contentez-vous des photos que nous mettons à votre disposition.
L’État a toujours été un exemple dans la gestion en bon père de famille de ses bâtiments administratifs. La preuve avec ces quelques
lieux oubliés.
Pour les deux autres catégories, par définition, nous retrouvons ici les lieux les plus surveillées et donc les plus inaccessibles.
Enfin, paraît-il... Bienvenue dans un monde que le commun des mortels n’aura jamais l’occasion de visiter (sauf s’il cherche les emmerdes !).
Petits ou grands, historiques ou non, en ruine ou en bon état, les châteaux m’ont fasciné de tout temps.
C’est donc toujours avec le même plaisir que je vais me perdre dans ces lieux toujours majestueux.
Pour certains, se détendre se résume à aller au théâtre. Pour d’autres, il s’agit de se resourcer dans un bordel. Enfin, quelques-uns
préfèrent faire un peu de sport pour décompresser. Autant dire qu’il y a autant de loisirs que de personnalités.
Cette grande diversité se retrouve dans l’éclectisme des lieux visités.
Dans cette section, retrouvez ce qu’il est impossible de classer ailleurs.
Quand l’on voit le niveau effrayant de notre enseignement et la multiplication des écoles abandonnées, il y a de quoi se
poser des questions.
Questions que notre beau monde politique ne se pose évidemment pas.
Souvent abandonnées tels quels après une faillite, les cafés, hôtels ou restaurants sont des endroits uniques.
Si l’abandon n’est pas trop ancien, on peut ainsi y retrouver tout le matériel mais aussi, parfois, des denrées alimentaires de première fraîcheur.
Symboles éclatants du déclin du Vieux Continent, les vieilles industries abandonnées l’ont été au profit des pays dits émergents.
Au lieu de fabriquer nos produits ici, ils le sont désormais de l’autre côté du monde avant d’arriver chez nous. Logique, n’est-ce-pas ?
Ces lieux, pour la plupart d’entre nous, nous y naissons, puis nous y mourons.
Tout le monde y passe, un jour ou l’autre et pour une multitude de raisons. L’exploration urbaine vous permettra néanmoins de voir
ces lieux sous un angle différent.
Est-ce le signe de la disparition d’une certaine culture ? En tous cas, la fermeture d’églises semble s’accélérer au fil du temps.
Même si cela représente du pain béni pour les explorateurs, le dépérissement de ce patrimoine propre à nos régions représente une
fameuse perte...
Mais qui cela peut-il bien encore intéresser ?
Si déambuler dans un site industriel ou un édifice religieux abandonnés ne me gêne absolument pas, entrer et visiter une maison
oubliée me procure des sensations étranges. Ainsi, quand tout est encore en place, j’ai l’impression de pénétrer l’intimité des
anciens habitants.
Même si l’abandon date parfois de quelques décennies, cette impression persiste à chaque visite. Une maison n’est pas un lieu public.
Que ce soit par route, par rail, par les airs ou par voie d’eau, l’humain s’est toujours senti obligé de déplacer sa carcasse d’un
point A à un point B.
Et pour se faire, il a construit une multitude d’infrastructures et de véhicules, dont plusieurs sont maintenant oubliés.
Mes autres séries de photos allant du tourisme le plus basique aux trucs les plus improbables.
Il y a vraiment un peu de tout, et ce dans un cadre un peu plus conventionnel que l'exploration urbaine.